L'union fait la force boursière

Le chancelier allemand Friedrich Merz a relancé l'idée d'une bourse européenne unifiée pour contrer l'attractivité des marchés américains. Cette proposition a reçu un accueil favorable de plusieurs acteurs financiers européens, tout en soulevant des questions sur la faisabilité d'une telle initiative.

Points clés

Le chancelier allemand Friedrich Merz a plaidé pour la création d'une bourse européenne afin d'améliorer la compétitivité des entreprises européennes et les maintenir sur le continent.
L'opérateur boursier paneuropéen Euronext a exprimé son soutien à une plus grande consolidation du marché en Europe.
La Bourse allemande (Deutsche Börse) a souligné sa propre position en tant qu'acteur majeur en Europe, tout en pointant du doigt la fragmentation du marché comme un obstacle.
Le ministère fédéral des Finances allemand a également soutenu l'objectif d'un marché des capitaux européen efficace et diversifié.
La fragmentation du marché boursier européen est considérée comme un frein à l'attractivité des introductions en bourse (IPO) en Europe.
Des rivalités nationales, notamment entre l'Allemagne et la France, pourraient compliquer la mise en œuvre d'une bourse européenne unifiée.

Contexte

Le marché boursier européen est actuellement fragmenté, avec de nombreuses bourses nationales et régionales. Cette fragmentation est perçue comme un désavantage par rapport au marché américain, où les entreprises ont accès à un plus grand bassin de capitaux et à une plus grande liquidité. De nombreuses entreprises européennes, en particulier celles à forte croissance, choisissent de s'introduire en bourse aux États-Unis plutôt qu'en Europe. L'appel à une bourse européenne vise à créer un marché plus intégré et plus compétitif pour attirer et retenir ces entreprises.

Chiffres & faits

Friedrich Merz : Chancelier allemand, à l'origine de la proposition de création d'une bourse européenne.
Stéphane Boujnah : Directeur général d'Euronext, qui exploite les bourses d'Amsterdam, Bruxelles, Dublin, Lisbonne, Milan, Oslo et Paris.
Deutsche Börse : Exploitante de la Bourse de Francfort, se considère comme un acteur paneuropéen majeur.
La fragmentation du marché européen comprend plus de 500 plateformes de négociation.
Seulement environ 30 % des échanges d'actions ont lieu sur des bourses transparentes.
En 2025, la bourse de Francfort n'a enregistré qu'une seule introduction en bourse dans le segment Prime Standard.

Analyse

La proposition de Friedrich Merz met en lumière la nécessité de renforcer les marchés des capitaux européens. Une bourse européenne unifiée pourrait potentiellement créer un environnement plus attractif pour les entreprises, en leur offrant un meilleur accès au capital et en augmentant la liquidité de leurs actions. Cela pourrait également contribuer à réduire la dépendance des entreprises européennes aux marchés américains. Cependant, la réalisation d'une telle initiative se heurte à des obstacles importants, notamment la fragmentation du marché et les rivalités nationales. Le succès de cette proposition dépendra de la capacité des acteurs européens à surmonter ces obstacles et à trouver un terrain d'entente.

Perspectives

La proposition de création d'une bourse européenne devrait alimenter le débat sur l'intégration des marchés des capitaux en Europe. On peut s'attendre à des discussions approfondies entre les différents acteurs financiers européens, les gouvernements nationaux et les institutions européennes. La mise en œuvre d'une telle initiative nécessitera un engagement politique fort et une coopération étroite entre les différents acteurs. Il est possible que des étapes intermédiaires soient envisagées, telles que des collaborations plus étroites entre les bourses existantes, avant de parvenir à une intégration complète. L'issue de ce processus aura un impact significatif sur la compétitivité des entreprises européennes et sur le rôle de l'Europe dans la finance mondiale.

Source: https://www.tagesschau.de/wirtschaft/finanzen/reaktionen-europaeische-boerse-merz-100.html